Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

"Puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple."

Publié le par frico-racing

Vers les 500 abonnés, pour ne rien rater, abonnez vous à mon blog (gratuit) newsletter en bas de page à droite...

"Puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple."
Au Brésil, aux Etats-Unis, Belgique, Espagne, Italie, France etc... des offensives "judiciaires" s’attachent de plus en plus à remettre en cause les choix souverains des peuples. «La nouvelle démocratie», en fait  (le fascisme financier) doit se faire sans eux.

Plusieurs événements inquiétants se sont produits en France au Brésil, Espagne, aux États-Unis, en Italie ces dernières années... Sous des prétextes parfois grossiers, l’on a vu la justice pénale de ces pays criminaliser toute contestation sociale (Gilets jaunes), tenter de mettre en cause le choix démocratique des peuples, (Bresil) peser sur les processus mêmes de ces choix. Cette forme d’instrumentalisation de la justice est relativement nouvelle. Mais elle s’inscrit dans un processus déjà ancien.

La démocratie sans le « démos »

Rappelons que la démocratie représentative, système délicat et fragile, n’est pas sans défauts (absence de proportionnelle intégrale, ou comme au pokers c'est le plus riche qui gagne, tripatouillages institutionnels etc...), mais qu’elle a un mérite : celui de donner à l’expression majoritaire d’un peuple une légitimité permettant de gouverner. Si l’on est majoritaire à l’élection, on est légitime à tenir la barre pour une durée limitée. Et même ceux qui n’ont pas voté pour les vainqueurs devront leur obéir. Les deux conditions impératives de cette légitimité qui assurera la paix civile sont d’abord l’assurance qu’au terme du mandat une nouvelle majorité pourra défaire ce qu’a fait la précédente et ensuite que le résultat de l’élection soit le fruit d’une procédure honnête et sincère. Le problème pour les grands intérêts, les adeptes du « There is no alternative » (TINA) cher à Margaret Thatcher, les participants au sommet de Davos, les oints du seigneur comme les appelle Charles Gave, c’est que la possibilité de l’alternance démocratique devient un risque insupportable.

Alors ils rêvent d’un système que certains de ses théoriciens ont appelé « la démocratie sans le démos », c’est-à-dire sans le peuple, et qui consiste à mettre hors de portée de la délibération démocratique collective l’essentiel de ce qui en relevait auparavant. On ne dressera pas ici la liste de tout ce qui a pu être mis en œuvre pour assurer la pérennité d’un système de domination. Contentons-nous de quelques exemples grands ou petits. À tout seigneur tout honneur, l’Union Européenne (UE) qui est un dispositif supranational tout à fait intéressant.

«Il ne peut y avoir de choix démocratique…»
Sur les plans économique, monétaire et juridique, tout ce qui relevait avant de la souveraineté des États-nations territoriaux qui la composent a été ossifié dans des traités à valeur constitutionnelle quasi immuables. L’UE a été construite délibérément avec cet objectif. Et quand un peuple s’avise de manifester un désaccord, on passe outre. Ce qui permet à Jean-Claude Juncker de dire tranquillement : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. »...dans la même veine, un jeune politologue américain, Yascha Mounk, vient de publier un ouvrage écrit juste après l’élection de Donald Trump. Dans "Le peuple contre la démocratie", il analyse la montée des "populismes" comme symptôme de la crise de nos "démocraties représentatives libérales". Dans un singulier renversement de perspective, il fait porter la responsabilité de cette crise aux peuples qui refusent le système que les élites occidentales tentent de leur imposer depuis de nombreuses années. Il dénonce la « dérive juridique et technocratique de l’exercice des pouvoirs » sans reconnaître qu’il s’agit d’un projet. Si la politique s’oppose de plus en plus aux opinions de la majorité, c’est parce que cette majorité manifesterait sa mauvaise humeur en se laissant aller à ses mauvais penchants, à base de "populisme, de chauvinisme".
Pour la remettre dans le droit chemin, la fin justifie les moyens. Ce seront les atteintes aux libertés (censure, lois liberticides, répression, police, armée) et l’instrumentalisation de la justice pénale si nécessaire... Après 6 mois de mobilisation des GJ, le "fascisme financier" ne s’accommode plus de la "démocratie libérale".
frico
 
Source diverses
Articles associés :

Publié dans Politique et Société

Partager cet article
Repost0