La 350 Motobecane à 40 ans
Née au mauvais moment !
Après le succès mitigé de la 125 cc bi 2 temps sortie en 1969, c’est en 1972 que la firme de Pantin se décide enfin à re-sortir une moto. L’inspiration vient du Japon, qui depuis quelques années fait un tabacs en Europe avec des machines attrayantes et fiables.
La 125 LT ci dessus
Bien qu’il y ai déjà dans les cartons une bonne quantité de prototypes de moteurs 4 temps, c’est vers une 350 - 3 cylindres 2 temps que l’usine s’oriente.
Fin 1970, la maquette en plâtre est terminée (ci dessous), début 1971, Moto journal publie des clichés des essais routiers de cette machine à Montlhéry.
Comparée à une Kawasaki, mais plutôt destinée aux roules toujours, qu’aux sportifs, la machine est confortable et a une bonne tenue de route, elle est équipée d'un Marchal bi iode jaune du plus bel effet (le même que sur les de Tomaso Panthera), d'un alternateur de 180W, de jantes alu Borani, d'un frein avant à disque Lockheed AP Racing.
La zone rouge commence à 7500 tours, là ou les kawa commencent à trouver leurs chevaux. En fait elle était plus comparable à une Suz 380 GT qu'à une 350 S2.
Le coup de poignard !
La machine est présentée à Pompidou au salon de 1972. Quelques jours plus tard, son premier "sinistre" (Giscard d'Estaing) classe les motos de plus de 240cc comme objet de luxe et leur impose une TVA à 33,33% !!!
Les 20 premières machines (des prototypes) étaient rouge, les monogrammes de simples autocollants et les carters latéraux en ABS, les machines suivantes étaient jaune.
"Pépé" semblait pourtant y croire !
La fin d’un rêve : Entre le premier choc pétrolier (novembre 1973) et l'interdiction des deux temps en Californie, cette machine a été stoppée net...
Pour sauver les meubles, l'usine décida de travailler sur l'injection électronique qu'elle maitrisait depuis quelques années.
Présentée en 1974 au salon de l'auto, comme une 500, cette moto fit sensation et pourtant, ne tourna jamais, il n'y eut que quatre modèles à injection sachant que sur la 500 les cylindres n'étaient pas chromés durs mais chemisés. En effet, la seule machine outil utilisable ne pouvait pas dépasser en capacité le diamètre des pistons de la 350 !
Christian Huguet en décembre 1975 à Folembray sur la 350 de course
Le proto 350/500 GP préparé par Eric offenstadt
Un prototype TT sera engagé dans le deuxième côte côte (Abidjan/Nice) en 1976, aux mains de Remy Louvel.
Deux années de production seulement, font aujourd'hui de la 350 Motobécane un ''collector''.
Le ratage de la 350 est une évidence, comme malheureusement toutes les tentatives de moto française depuis et jusqu'à la très aboutie VOXAN (purement et simplement sabordée).
200 machines invendues ont été mises au pilon, pour diminuer le passif de la société, sous les yeux écœurés de leurs concepteurs. En 1984 Motobécane fut vendu à Yamaha !
Selon le club Motobécane, il n'en resterait qu'une centaine, dont la moitié en état de rouler.
frico
Voir aussi :
-Le site du Motobécane club de france : link
-Motobécane passion : link
Jean Pierre animateur du site "Motobécane passion", me précise en m'envoyant cette photo :
"Je viens de terminé la restauration d'une 350 rouge comme les vingts premières".
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