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Histoire : L’armistice du 11 novembre 1918

Publié le par frico-racing

« Le monde est dangereux a vivre! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire »…

(A.EINSTEIN)


Les commémorations de l’armistice du 11 novembre 1918 et l'histoire "officielle" passent en général sous silence le fait que la Première Guerre mondiale a pris fin parce que la révolution venait d’éclater en Allemagne (et venait en 1917 de triompher en Russie).spartak

Dans notre pays, beaucoup de personnes ignorent d’ailleurs qu’entre 1918 et 1923 l’Allemagne a connu une situation révolutionnaire avec de nombreux rebondissements.

Grâce aux progrès techniques, stimulés par le développement du capitalisme, la Première Guerre mondiale a aussi été la première guerre industrielle. L’industrie de guerre a fabriqué des armes de destruction massives : mitrailleuses, artillerie lourde, gaz asphyxiants.

De nouveaux engins militaires ont fait leur apparition : sous-marins, blindés, avions.

De 1915 à 1918, les armées belligérantes se sont trouvées face à face sur une ligne de front peu mobile. Les soldats, enterrés dans la boue des tranchées, ont survécu parmi les cadavres, les rats et la vermine.

En 1917, des mutineries ont eu lieu dans les rangs des armées française, allemande et anglaise. Plusieurs centaines de soldats français ont été fusillés pour l’exemple.

En août 1914, le Parti Social-Démocrate allemand (SPD) a voté les crédits de guerre et a basculé dans le chauvinisme. Il a ensuite progressivement exclu de ses rangs les opposants à la guerre (Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht, Hugo Haase, Karl Kautsky, Paul Levi, Otto Rühle, Clara Zetkin).

En 1915, Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg ont fondé la Ligue Spartakus, mais ce groupe est resté très minoritaire et peu centralisé. Incorporé de force dans l’armée, Liebknecht prononce, le 1er mai 1916, un discours public contre la guerre à Berlin, ce qui entraîne son arrestation immédiatement et son emprisonnement. Rosa Luxemburg, elle, était déjà en geôle depuis 1915.

Le 28 janvier 1918, une grève générale éclate dans un grand nombre de villes allemandes : Berlin, Hambourg, Kiel, Breslau, Danzig, Mannheim, Munich, Nuremberg… La grève est interdite et l’état de siège est renforcé. Cela n’empêche pas une nouvelle grève de masse à Berlin du 15 au 17 avril.

Le 30 octobre, à Kiel, alors que la flotte de guerre allemande s’apprête à appareiller, les matelots de plusieurs cuirassés se révoltent et éteignent les chaudières.

L’état-major envoie des torpilleurs contre les mutins : 400 mutins sont arrêtés. Mais l’agitation se répand comme une traînée de poudre auprès des autres matelots.

Le 4 novembre, il y a 20.000 révoltés à Kiel et les drapeaux rouges flottent partout. Seul le navire Kônig arbore encore les couleurs impériales. Les matelots des autres unités de la flotte demandent que ce pavillon soit amené. La révolution s’étend à tout le pays.

Le 6 novembre à Hambourg, 70.000 ouvriers sortent des usines et se rassemblent pour adopter un programme révolutionnaire.

Ils décident d’arrêter l’état-major et de s’emparer d’une imprimerie.

Le 7 novembre, des conseils ouvriers apparaissent à Wilhelmshaven, Hanovre, Cologne et Munich.

Le 8, le mouvement s’étend à toutes les grandes villes du pays.

Le 9 novembre à Berlin, d’immenses masses ouvrières sortent des usines et occupent le centre ville.

La police n’offre aucune résistance et abandonne ses armes.

Au grand quartier-général, l’empereur Guillaume II se résigne à abdiquer.

L’épreuve de force entre le SPD et les révolutionnaires est désormais engagée.

Le 10 novembre, alors que Guillaume II s’enfuit en Hollande, Ebert prend la présidence du conseil des commissaires du peuple et se met en rapport avec l’état-major afin de lutter contre le « bolchevisme ».

La décision est prise de signer l’armistice pour désamorcer le mouvement révolutionnaire.

La signature de l’armistice, vécue comme une capitulation par la caste militaire et l’abdication de l’empereur ont bouleversé les cartes politiques pour la bourgeoisie qui compte utiliser le SPD pour éteindre l’incendie de la révolution.

 

Article original (Guy Van Sinoy)


Le 15 janvier 1919, à Berlin, l’assassinat de Karl Liebknecht et de Rosa Luxemburg portait un dernier coup mortel aux soulèvements révolutionnaires qui, depuis plusieurs semaines, embrasaient l’Allemagne.

L’HOMME qui prit les dernières dispositions en vue du meurtre de Karl et de Rosa, un certain commandant Waldemar Pabst, siégeait alors à l’hôtel Eden, à Berlin, où était installé l’état-major de la division de cavalerie de la garde. Des extraits des Mémoires qu’il avait entrepris d’écrire sont maintenant révélés. La rédaction de cette autobiographie resta inachevée, Pabst étant mort en 1970, à l’âge de quatre-vingt-neuf ans. Dans les fragments connus aujourd’hui, Waldemar Pabst rapporte qu’il avait agi sur l’injonction directe du personnage qui, en janvier 1919, commandait les troupes gouvernementales allemandes, le dirigeant social-démocrate Gustav Noske.


A lire également :

1919 : LA CONSTITUANTE DE WEIMAR


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Publié dans Histoire et Société

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