La NOVLANGUE...LORSQUE LES MOTS PERDENT LEUR SENS !

Publié le par frico-racing

 La NOVLANGUE...LORSQUE LES MOTS PERDENT LEUR SENS !
Le langage est l’outil de la pensée, celui qui contrôle le langage contrôle la pensée et donc l’opinion. Cette fausse monnaie langagière est produite et répandue chaque jour par les communicants politiques et par les médias aux ordres.

Quelques exemples dans le langage néo-libéral qui se sont imposés depuis une trentaine d’années : Par exemple, ne dites pas :

- salariés mais "collaborateurs"

- syndicats mais "partenaires sociaux"

- grève mais "prise d'otages"

- usagers, patients, mais "clients"

- Plan de licenciements, mais "plan de sauvegarde de l'emploi".

- chômeurs, mais "sans emploi"

- exclus, mais "assistés"

- corruption mais "Lobbying"

-fraude fiscale mais "optimistion fiscale"

- cotisations sociales, mais "charges sociale"

- Impôts, mais "pression fiscale"

-privatisation mais "ouverture de capital"

- Classes dominantes, mais "décideurs"

- Dumping social, mais "compétitivité".

-Taxe carbone mais "contribution climat énergie"

- Destruction du droit social, mais "réformes courageuses".

- Guerres, mais "opération de défense de la paix", etc, etc...

Novlangue : dèfinition dictionnaire "Langage convenu et rigide destiné à dénaturer la réalité."

Novlangue : dèfinition dictionnaire "Langage convenu et rigide destiné à dénaturer la réalité."

Créée par George Orwell pour son roman "1984", la novlangue, incarnation de la double pensée, consiste en une "épuration" de la langue et à inventer des mots empêchant tout germe de contestation future.

Selon Christian DELPORTE - "La novlangue politique est une variante de la langue de bois, avec une ambition particulière: enlever tout clivage, donner l'impression de rassembler tous les citoyens. C'est un rideau de fumée. En inventant des mots, il s'agit de faire passer la pilule, de rendre apaisantes des situations désagréables ou impopulaires. C'est masquer par le langage, avec des formules positives, des réalités politiques difficiles pour les rendre acceptables auprès de l'opinion. «Flexibiliser» cache «faciliter le licenciement» par exemple, et «ouverture du capital» signifie «privatiser». Le «pacte de responsabilité» de François Hollande est caractéristique de la novlangue: il ne veut rien dire mais l'association de deux mots puissants et symboliques veut conjurer une réalité négative, en l'espèce masquer une concession faite au Medef.

Ce gouvernement en abuse-t-il particulièrement?

On utilise d'autant plus la novlangue qu'on est en difficulté. Mais c'est le cas depuis que le pays connaît la crise économique. C'est ainsi qu'est née la plus savoureuse formule: «croissance négative». Le «redressement productif» est un autre exemple parlant. Pour avoir travaillé dessus, les rapports européens sont truffés de mots et d'expressions issus de la novlangue. La langue de bois a toujours existé en démocratie, avec pour grand principe la loi du contournement, tout l'art des mots qui ne veulent rien dire. Mais comme ils sont désormais insuffisants, on s'ingénie à en inventer de nouveaux qui soient capables de faire pression sur la pensée. À l'enfermer même, car quand le langage s'impose dans l'usage c'est que sa réalité est admise. Tout le débat qui pourrait en découler est muselé. On empêche tout esprit critique. Le «Faire-France» de François Hollande est exemplaire: il nie toute discussion, tout antagonisme - social, ethnique, religieux ou autre - en donnant une coloration patriotique, que ne donnait pas le «vivre-ensemble».

La duperie fonctionne-t-elle ?

Le politiquement correct a toujours existé, et il a longtemps été spontané. Mais maintenant il s'élabore dans les cabinets ministériels, avec «les éléments de langage», et dans les agences de communication où l'on crée et teste les mots de la novlangue pour qu'ils passent le filtre des médias et soient acceptés par l'opinion. Si on en est à ce degré de sophistication, c'est que la population est de moins en moins dupe. D'abord parce qu'elle a perdu confiance, ensuite parce qu'elle est de plus en plus attentive.

La novlangue discrédite-t-elle la parole politique ?

Quand elle est outrancière, oui. Soit par excès d'angélisme, soit parce qu'elle est trop caricaturale. À ce moment-là, elle ne prend pas dans l'opinion. Le mot inventé n'est pas repris et ce qu'on retient n'est que la réalité négative que le mot voulait masquer. C'est alors très contre-productif. C'est quitte ou double. Et cela dépend beaucoup de la reprise ou non des médias. Un exemple caractéristique a été la «contribution climat énergie». Tout le monde a vite compris «taxe carbone», la formule positive n'est pas passée. Idem pour «la boîte à outils» de Hollande: cela se voulait concret, c'est devenu ridicule. On a aussi eu la «TVA sociale» contre la «TVA juste», mais la TVA n'est ni sociale ni juste, c'est un impôt sur la consommation (le plus injuste), point barre. Quand le masque est trop forcé, la novlangue n'est pas adoptée et met au jour l'intention de tronquer."

 La NOVLANGUE...LORSQUE LES MOTS PERDENT LEUR SENS !

Si les mots ont un sens, leur mauvaise utilisation peut nuire gravement à la démocratie. La manipulation du langage est une constante de tous les régimes totalitaires. Cela leur permet de changer le monde à leur avantage. Aucun mot n’est anodin, surtout utilisé par des spécialistes en communication. Il y a les classiques comme « la guerre propre » ... A l’internationale, lorsque l’armée américaine ou israélienne bombarde par exemple toute une population, il s’agit, d’une simple « incursion », ou une d’une « frappe préventive », les victimes civiles sont, elles, des « dommages collatéraux ». La résistance palestinienne ou irakienne est réduite au rang de « terrorisme », et la critique d’Israël devient un acte d’ « antisémitisme ». Mais cette nouvelle fraude des mots est utilisée quotidiennement pour nous façonner et nous faire accepter le système tel qu’il est.

Pour faire croire que dans une entreprise tout le monde est logé à la même enseigne, on ne parle plus de salariés mais de : « collaborateurs ». Bien sûr parfois il arrive que l’on soit obligé de se séparer de ses "collaborateurs", lorsque par exemple les actionnaires demandent plus de dividendes, pardon, lorsque que l’on veut "consolider l’entreprise pour lui permettre d’affronter la concurrence". On ne licencie plus on met en place "un plan de sauvegarde de l'emploie" (aussi appelè "plan social"), mais on restructure plus ! Dans la même veine on ne délocalise plus...On "externalise". La "modernisation" des entreprises et les «restructurations» sont obligatoires pour "faire face aux défis de notre temps" : c’est à dire une meilleure exploitation des salariés. On se sépare donc d’une partie de ses "collaborateurs", et pour ceux qui restent on négocie « la flexibilité »...des horaires des salaires, des conditions de travail !

Il faut aussi améliorer la «communication», c’est à dire intensifier la propagande du Medef via le gouvernement et les différents médias pour baisser «les charges patronales», autrefois dénommées "cotisations sociales" (en fait salaire indirect socialisé). Faire comprendre aux salariés que leurs « acquis sociaux » doivent être supprimés pour faire face aux difficultés de l’entreprise et affronter la mondialisation. En clair pour rémunérer grassement les actionnaires avec des stocks options, des bonus et des parachutes dorés.

Répéter inlassablement que les caisses sont vides que « l’état providence » ne peut pas tout. Mais peut-être devrions nous plutôt parler "d’état re-distributeur", ce qui sous-entend que s’il y a redistribution c’est qu’au départ il y a des inégalités. Et l’on retombe sur l’épineux problème du partage des richesses. Et comme la redistribution ne se fait que dans un sens, il faut en conclure que la providence ne se fait que pour une poignée de privilégiés proches du pouvoir, pour lesquels les caisses ne sont jamais vides !

Pour faire avancer le pays nos gouvernants parlent constamment de « réforme de l’état », que l’on peut traduire par destruction des services publics. Ceci dans le but de brader la santé, l’éducation, l’énergie …aux entreprises des amis choisis par le pouvoir. Ces entreprises auront des collaborateurs, et pour améliorer la rentabilité on effectuera des restructurations. La baisse des charges et la flexibilité ne suffisant pas, "l’Etat providence", qui fonctionne très bien pour eux, viendra à leur secours, et le contribuable mettra la main à la poche...En bref, le public finance le privé, mais chut ...Politiquement incorrect, aussi est il préférable de dire que ce sont les fonctionnaires qui coutent cher à l’état !

Il faut sortir le pays de « l’immobilisme », attention ne pas croire que l’on parle de ces familles qui sont aux affaires depuis des générations. Non, on parle de ces millions de travailleurs qui après de difficiles luttes ont réussi à améliorer leurs conditions. Cela n’a jamais plu à une droite revancharde...La police ne cogne pas sur les manifestants, elle intervient « elle défend l'ordre public, les biens et les personnes ». De même, les grévistes qui s’opposent aux « réformes nécessaires » font preuve de « crispation d'un autre âge », et tout le monde sait que la grève est une « scandaleuse prise d’otages », quant aux brèves séquestrations de patrons cela s’appelle des « violences », voire des « actes terroristes »…Bien sûr, la violence des licenciements et liquidation d'entreprises est légitime car elle s’inscrit dans la "modernité" qu'incarne le MEDEF, pour le bien de tous !

Après toutes ces réformes "indispensable" vous avez de grandes chances de vous retrouver au chômage, c’est à dire en « période d’inactivité ». Et là vous risquez de culpabiliser car qui dit inactif dit un peu "fainéant" et "profiteur", voir "tricheur". Mais le bon côté de la chose, c’est que même si vous êtes au fond du trou, que vous devenez un déchet, sachez que maintenant avec le parler écologique on «valorise les déchets». Évidemment, certain « irréalistes » ou « irresponsables », vont vous dire qu’il existe des alternatives à l’orthodoxie économique ou politique libérale, mais vous savez que ce n’est pas vrai et de vous-même vous les qualifierez de "rêveurs", "d' utopistes", ou mieux de…"gauchistes" !

"L'épuration de la langue restreint de fait et du même coup la pensée collective..." (frico)

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